Décortiquer les enjeux de l'APA sur un territoire, une nécessité économique et sociale
Pour répondre aux besoins multiples des personnes âgées ou en perte d’autonomie, une offre de service s’est peu à peu construite sur les territoires associant à la fois des activités de soin et d’accompagnement tout en répondant à des enjeux d’accessibilité et de participation sociale. En définitive, une multitude de services couvre désormais de manière inégale tous les territoires. C’est ce que certains ont appelé « le millefeuille à la française ».
Au-delà des services hospitaliers classiques, on y retrouve les professionnels de santé libéraux mais aussi : les accueils de jour, les services sociaux, les CLICs, les SSIAD, les SAD, la HAD, les réseaux de santé, les associations de patients, les SSR, la MDPH… La liste est encore longue ! Face à cette succession de ressources disponibles, les personnes âgées (et leur entourage) sont parfois isolées, souvent perdues, toujours perplexes, un peu déboussolées. En France, nous n’avons pas développé une culture pour « supprimer des choses-des dispositifs » mais plutôt pour en rajouter, avec des disparités selon les territoires.
A travers le nouveau regard porté sur l’allocation personnalisée d'autonomie (APA), le conseil départemental du Finistère souhaite avant tout se donner les moyens d’assurer une continuité et une cohérence des aides tout au long du parcours de santé des personnes âgées. En réalité, les tendances démographiques illustrent la nécessité d’innover pour proposer des solutions plus efficaces. Cet enjeu est essentiel. En étudiant scrupuleusement le processus de délivrance de l’APA avec les usagers, il sera crucial d’observer la place réservée à la personne, à sa famille et aux aidants, mais aussi de repérer les ruptures existantes dans les parcours d’aides.
L'aide sociale à l'enfance face au dilemme de la majorité
Les jeunes, qu’ils soient adolescents ou majeurs, en milieu rural ou en secteurs urbains, ont un certain nombre de besoins : besoins de prévention, besoins de soins, besoins d’accompagnements, besoins de participation sociale, besoin d’un environnement qui soit autant que possible favorable à la santé. Face à tous ces besoins, l’aide sociale à l’enfance vient répondre à de nombreuses problématiques. Une limite vient pourtant « brouiller » le système dans son ensemble : l’âge de la majorité (18 ans), le passage à l’autonomie.
La majorité vient alors signifier aux jeunes leur sortie du dispositif de l’ASE. Cela se caractérise par des prises en charge interrompue, indépendamment de la complexité des situations. Les jeunes se retrouvent alors au croisement de plusieurs échéances déterminantes pour leur avenir, les principales étant la formation professionnelle mais aussi l’insertion sociale en sachant qu’une majorité d’entre eux ne sont pas encore prêts à vivre de façon autonome. Paradoxalement, c’est donc au moment où les jeunes ont le plus de difficultés que les processus d’accompagnement risquent de s’interrompre.
Pour l'APA, l'enjeu se situe autour de la nécessité de simplifier le système d’aide pour les personnes en perte d’autonomie ; de l’autre côté, cette démarche sur la politique ASE renvoie à la capacité de fluidifier les parcours de jeunes en quête d’autonomie pour que les accompagnements proposés trouvent une cohérence d’ensemble permettant aux plus en difficulté de ne pas se retrouver « isolés, en errance, à la rue » avec les conséquences économiques, sanitaires, sociales que l’on connaît.
En définitive, plusieurs niveaux d’exigence peuvent cohabiter :
- La lisibilité des services; Au-delà de la demande de « prise en charge du jeune majeur », cela veut dire qu’il faut que les différents acteurs qui vont intervenir auprès des jeunes (avant et après l’âge de la majorité ) se connaissent et puissent orienter les personnes vers les bons interlocuteurs.
- Des temps de concertation essentiels ; Les acteurs doivent se mettre, de temps en temps, autour de la table pour essayer ensemble de proposer la réponse la plus cohérente « en jouant sur les limites de leur périmètre d’intervention ». Cela suggère que la juxtaposition de réponses n’est pas suffisante.
- Une plus grande prise en compte de l’entourage et du/des lieux de vie de la personne. Selon la complexité des situations, il apparaît qu’un accompagnement individuel plus poussé sera déterminant pour dépasser les moments de ruptures inéluctables sur cette période relativement mouvementée de la vie.
Le jeune, lui-même, doit être le plus actif possible, informé régulièrement, en capacité de « se prendre en charge », mais avec évidemment une équipe sociale et d’accompagnement "réactive". Dans ce cas précis, il n’y a pas de logique de domination de l’un sur l’autre mais un dialogue constructif, souvent aléatoire certes, mais guidé par un continuum orienté : acteurs - ressources – compétences.
L’idée forte qui se dégage est de pouvoir adapter l’offre de services et renforcer leur efficience en s’appuyant non pas seulement sur les dispositifs et lignes budgétaires à notre disposition mais plutôt en explorant collectivement le vécu par la personne, de déterminer quelle est son histoire de vie, ses habitudes, ses aspirations.
Une démarche à suivre tout au long de l'année 2019... Contactez-nous pour en savoir plus !
