Au cours des quatre dernières décennies, l’offre alimentaire s’est transformée de façon radicale: les aliments sont devenus des produits de consommation et les hommes des consommateurs. Une industrie agro-alimentaire de plus en plus complexe s’est développée, opérant une transformation croissante des produits agricoles et des produits alimentaires. Dans l'immense majorité des cas, ces efforts ont visé à améliorer les rendements des productions agricoles, la conservation, la transportabilité ou encore la valeur technologique des produits.
Dorénavant, nous en découvrons progressivement tous les impacts négatifs : hausse des pathologies chroniques, obésité des jeunes enfants, hausse des emballages plastiques, hausse des prix des produits bio, mal-être des agriculteurs, impacts sur la qualité de l'eau, dégradation et artificialisation des sols... La liste est longue.
Ces constats mettent en évidence le caractère indispensable, mais également complexe d'une transformation des systèmes alimentaires. C’est ici que réside tout l’enjeu des déploiements des Projets Alimentaires Territoriaux. Comment les choix de politiques publiques peuvent-ils contribuer à adopter, à encourager, un système alimentaire favorable à la santé et à l’environnement? Comment se donner les moyens de développer des filières locales ? Quelles sont les régulations locales à adopter ? Doit-on imposer les types d’usage des sols pour chaque hectare? Quels sont les modes de contractualisation à encourager auprès des agriculteurs ? Doit-on imaginer des modes régulation publiques locales ?
Le paradigme du développement durable et la prise de conscience écologique poussent les territoires à porter un nouveau regard sur leur alimentation en prenant en compte un large ensemble de determinants : l’adaptation au changement climatique, la preservation de l’environnement, les liens entre espaces ruraux et urbains, la nutrition, les inégalités de santé, etc.
Vers une gouvernance partagée du système alimentaire